Johnny Be Good, un grand talent freiné par le destin
Rio 1989. Tous les regards du monde de la Formule 1 se tournent vers un jeune pilote à l'air innocent. Pour ses débuts en Grand Prix, il décroche une impressionnante quatrième place. Voici Johnny Herbert, un virtuose de la piste, honoré par une 85e position dans notre prestigieux palmarès.
Né le 25 juin 1964 à Romford, en Angleterre, Johnny grandit dans une famille modeste. Son père est électricien, mais c’est surtout un oncle passionné, propriétaire d’une piste de karting, qui forge son destin.
Très jeune, Johnny découvre les frissons du karting à Cornwall. Trop petit pour les pédales, il compense par une détermination sans faille. À dix ans, pendant que d'autres profitent de l’insouciance de l'enfance, lui perfectionne ses trajectoires. La graine d’un champion est semée.
Pourquoi figure-t-il dans ce classement ? Parce qu’il a affronté les légendes — Michaël Schumacher et Mika Häkkinen, mais aussi les vice-champions Rubens Barrichello, Eddie Irvine et Heinz Harald Frentzen.
Avec trois victoires en Formule 1 et une quatrième place au championnat, il s’est forgé une place parmi les grands.
Dès douze ans, Johnny participe à des compétitions de karting, parfois en trichant sur son âge. Mais son talent ne ment pas. À quatorze ans, il est sacré champion britannique junior de karting, une confirmation éclatante de son potentiel.
Après l’école, il travaille sur le circuit de Buckmore Park sous l’œil de Bill Sisley. C’est là qu’il obtient sa chance en Formule Ford. En 1983, il débute au Festival de Brands Hatch. Deux ans plus tard, il brille en Formule Ford 2000 avant de monter en Formule 3 en 1986. En 1987, sous les couleurs d’Eddie Jordan Racing, il décroche quatre victoires et autant de meilleurs tours en seulement six semaines, remportant le championnat britannique de F3.
Impressionnée, l’écurie Benetton lui offre un test de leur voiture turbo à Brands Hatch. Encore une fois, Johnny laisse son talent parler. Mais le destin, toujours maître du jeu, n’a pas dit son dernier mot.
Alors, êtes-vous prêts pour découvrir la suite de cette épopée ? Installez-vous confortablement, car le parcours de Johnny Herbert ne fait que commencer.
1987-88 Succès fulgurants et terrible accident !
Octobre 1987, circuit de Brands Hatch : Johnny Herbert s’apprête à piloter une Formule 1 pour la toute première fois. Le moment est gravé dans sa mémoire. Il raconte avec passion : « Le rugissement du moteur, ce sifflement unique du turbo qui monte, et soudain… BAM ! Une déferlante de puissance. La voiture s’anime, et moi aussi. » Johnny impressionne, devançant le titulaire Thierry Boutsen de 2 dixièmes. Même Nigel Mansell, dominateur du jour, s’interroge : « Mais qui donc conduit cette voiture ? »
L’année suivante, Benetton teste Johnny sous une pluie battante à Imola, face à Nannini et Modena. Nannini, fort de son expérience chez Minardi, s’impose de justesse et décroche le volant. Mais Johnny reste en lice : Benetton le garde sous le coude pour 1989. Pour lui, une petite chance suffit.
La saison 1988 débute avec une victoire à Jerez, mais le destin commence à tourner. Un accident à Vallelunga le laisse sonné avec une commotion, mais il rebondit à Monza : parti dernier, il finit sur le podium avec le record du tour. Impressionné, Lotus le teste pour des essais de pneus à Monza, et Johnny se paye le luxe d'y battre Nelson Piquet. Son nom circule dans tout le paddock.
Le 21 août 1988, tout bascule. À Brands Hatch, un crash effroyable broie ses jambes. Alité, Johnny entend les murmures : sa carrière serait finie. Mais Peter Collins, directeur de Benetton, empathique et inflexible sur sa promesse lui offre un contrat pour 1989. Ce geste ravive son courage. À Silverstone, Johnny feint un instant l’hésitation en plaisantant avec Collins : « Je ne me sens pas vraiment en confiance… » Une farce, car dès qu’il enclenche la pédale, il améliore son temps de trois secondes. Herbert est de retour, et la F1 le sait.
Avant même ses débuts officiels, Johnny impressionne : 28 courses en monoplaces, 9 victoires, 16 podiums, 9 poles et 6 meilleurs tours.
1989, De la F1 au prix de la douleur
Le 26 mars 1989, Johnny Herbert réalise ses débuts tant attendus en Formule 1 avec l'équipe Benetton lors du Grand Prix du Brésil, sur le circuit de Jacarepaguá. Malgré des douleurs persistantes et une rééducation en cours après son accident dévastateur, Herbert affiche une détermination inébranlable. Contre toute attente, il décroche une impressionnante quatrième place, à 10 secondes à peine de la victoire et de pilotes chevronnés tels que Nigel Mansell, Alain Prost. Il s'offre le luxe de plus de devancer Alessandro Nannini son nouvel équiper qui échoue à la 6e place. Ce résultat dépasse toutes les attentes et laisse le paddock ébahi.
Lutter contre la douleur et repenser la conduite
La douleur reste cependant un défi constant pour Herbert. Sa cheville gauche, encore limitée dans ses mouvements, l'oblige à adapter son style de pilotage. Il doit freiner d’un angle précis pour ménager son pied blessé, un exploit en soi qui témoigne de sa capacité d'adaptation. Chaque course devient un combat où le corps et l'esprit sont mis à rude épreuve.
Des courses de plus en plus exigeantes
Après son éclat au Brésil, les difficultés se multiplient. Tandis que sa cheville récupère en partie sa mobilité, la douleur s'intensifie, compromettant ses performances. Le Grand Prix de Monaco s’avère particulièrement éprouvant. Entre les problèmes de boîte de vitesses et le tracé sinueux qui sollicite les freins, la douleur devient insupportable, minant ses résultats. À Mexico, il peine à retrouver le rythme, et bien qu’il décroche une cinquième place à Phoenix, il continue de souffrir, en proie à une douleur constante.
À Montréal, la situation atteint un point critique : Johnny doit se déplacer avec une béquille dans le paddock, un signe évident que ses blessures ne sont pas encore complètement guéries. Cette condition perturbe non seulement sa préparation physique, mais aussi mentale, et il se voit contraint de faire une pause pour se concentrer sur sa rééducation.
Les tensions avec Flavio Briatore et Benetton
Flavio Briatore, directeur marketing chez Benetton, commence à douter de la capacité de Herbert à rester compétitif sur la durée. Après le Grand Prix du Canada, il décide de le remplacer, ne voulant plus parier sur un pilote dont les performances sont compromises par ses blessures. Benetton annonce officiellement que Herbert doit se retirer pour poursuivre sa guérison, mais en coulisses, il est dit que Briatore, pragmatique, n’a pas hésité à agir fermement, voyant en Herbert un pari risqué.
Retour temporaire avec Tyrrell
Pendant sa pause, Ken Tyrrell offre à Herbert l'opportunité de remplacer Jean Alesi (contraint de respecter son contrat avec Jordan pour terminer la saison de formule 3000) pour deux courses : en Belgique et au Portugal. À Spa, Johnny montre qu’il a encore des ressources en se qualifiant devant son coéquipier Jonathan Palmer. Cependant, il échoue à se qualifier pour le Grand Prix du Portugal. Ces deux apparitions démontrent que sa situation reste précaire et que son avenir en F1 est conditionné par sa guérison complète.
Confrontation avec Nannini et comparaison des performances
Avant d’être écarté, Herbert dispute plusieurs courses aux côtés de son coéquipier Alessandro Nannini. Sur cinq Grands Prix, Johnny se classe deux fois dans le top 6, tandis que Nannini atteint le podium une fois, obtient trois top 6 et quatre top 10. La comparaison est défavorable : Nannini domine Herbert sur 10 qualifications sur 12 et lors de 14 des 17 séances libres. Ces résultats renforcent les doutes de Briatore et confortent l’idée que Johnny, tant qu’il ne sera pas revenu à sa pleine capacité physique, ne pourra prétendre à être un pilote de pointe.
Ainsi, l'année 1989 se termine de manière frustrante pour Johnny Herbert. Il réalise des débuts impressionnants et capte l’attention par sa ténacité et son potentiel, mais les blessures finissent par peser trop lourdement sur ses performances. Flavio Briatore et l’équipe Benetton décident de ne pas le retenir pour la saison suivante, ce qui laisse Herbert à la recherche d’un nouvel avenir en F1.
1990 : Une année de reconquête et de renouveau
L’année 1990 marque un tournant décisif pour Johnny Herbert, qui choisit de prendre du recul par rapport à la Formule 1 pour se ressourcer et se reconstruire, tant physiquement que mentalement, après une saison 1989 pleine de hauts et de bas. Cette pause volontaire s’avère néanmoins riche en défis et en opportunités qui posent les fondations pour la suite de sa carrière.
Le choix du Japon : stratégie et réadaptation
Après l’année tumultueuse chez Benetton, Johnny Herbert tourne son regard vers le championnat de Formule 3000 japonaise (F3000) et le championnat All Japan Sports Prototype. Ce choix stratégique vise à se retirer de l’intensité de la F1 tout en restant dans un cadre compétitif de haut niveau. Le Japon, avec ses circuits exigeants et son ambiance moins oppressante, représente le terrain idéal pour qu’il affine son pilotage et continue sa rééducation, loin de la comparaison constante avec des rivaux en pleine possession de leurs moyens. La réputation croissante des compétitions japonaises, qui produisent des pilotes prêts pour la F1, laisse entrevoir la possibilité d’un retour.
L'aventure avec Mazda et l’esprit d’équipe
Dans le championnat All Japan Sports Prototype, Herbert signe avec Mazda, s'engageant dans des courses d’endurance qui mettent à l’épreuve sa résistance physique et mentale. Aux côtés de coéquipiers talentueux, Herbert trouve un véritable esprit de camaraderie, un soutien essentiel pour un pilote en quête de rédemption. Les membres de l’équipe, fascinés par sa volonté inébranlable et son courage après son accident, témoignent de son acharnement à revenir au plus haut niveau. Herbert, fidèle à lui-même, adopte une discipline de fer pour s’adapter à ces courses longues et éprouvantes, prouvant ainsi sa capacité à surmonter des épreuves aussi complexes que celles de l’endurance.
L'endurance à l’épreuve
Lors des légendaires 24 Heures du Mans, Herbert prenait le volant de la Mazda 787B, une machine qui incarnerait bientôt la légende du constructeur japonais. Cette année-là ne fut pas celle de la consécration pour Herbert en endurance. Toutefois, loin d'être un revers définitif, elle ne fit que nourrir sa détermination. Le pilote britannique bâtit une trajectoire qui culmina plus tard dans des victoires marquantes, y compris en Formule 1, où son talent trouva des sommets éclatants.
Un retour en F1 avorté avec Lotus
Au cours de la saison, Herbert voit aussi surgir une opportunité de retour en Formule 1. Lotus, sous la direction de Peter Collins et en quête de stabilité après l’accident de Martin Donnelly, offre à Johnny un rôle de pilote d’essai et la possibilité de courir deux Grands Prix. Aux côtés de Derek Warwick, Herbert participe aux Grands Prix de 1990, mais les courses se soldent par des abandons dus à des problèmes techniques, frustrant le pilote qui, après tant d’efforts, espérait mieux.
Un tremplin pour l'avenir
Malgré les résultats mitigés en F1, 1990 est une année de préparation et de renforcement pour Johnny Herbert. Il montre qu’il est capable de rivaliser avec les meilleurs, notamment par sa performance au Mans, ce qui attire l’attention des équipes. Cette saison, marquée par la résilience et la quête de régénération, forge la conviction que Johnny, une fois rétabli, est prêt à retrouver un siège de titulaire en Formule 1 et à se battre à nouveau sur les plus grands circuits du monde.
1991 : Un point d'équilibre entre espoir et persévérance
L’année 1991 marque la fin d'une période cruciale pour Johnny Herbert, où il jongle habilement entre le championnat japonais de Formule 3000 et ses engagements en Formule 1. Sa saison, bien que marquée par des hauts et des bas, est le reflet d’un pilote déterminé à prouver que la passion et la résilience peuvent triompher des plus grands obstacles.
L’alliance entre le Japon et la F1
En restant fidèle au championnat japonais de Formule 3000, Johnny Herbert continue de parfaire son pilotage et de solidifier son mental après les blessures de 1988. Le Japon lui offre non seulement des courses très compétitives, mais aussi un environnement plus serein, à l’abri de la pression médiatique européenne. Cette décision lui permet de rester affûté, tout en étant disponible pour toute opportunité en F1. Cette dualité entre la F3000 et son rôle de pilote d'essai chez Lotus lui confère une flexibilité précieuse qui le maintient dans le viseur des écuries de Formule 1.
Un retour chez Lotus en F1
Lotus traverse une période difficile en 1991, mais la reconstruction sous l’égide de Peter Collins donne à Herbert l’opportunité de revenir sur les circuits de F1. Appelé pour remplacer des pilotes titulaires, il participe à huit Grands Prix. Ses performances, bien qu'inégales, laissent entrevoir son potentiel, notamment grâce à trois classements dans le top 10, avec une meilleure position en 7e place. Dans un contexte où Lotus peine à retrouver sa compétitivité d'antan, ces résultats témoignent de la persévérance de Johnny et de sa capacité à tirer le meilleur de conditions adverses.
La dynamique avec Mika Häkkinen
Chez Lotus, Johnny Herbert fait équipe avec Mika Häkkinen, un jeune prodige finlandais dont le talent brut ne passe pas inaperçu. Une rivalité amicale se développe entre les deux pilotes, chacun motivant l’autre à repousser ses limites. Bien que Häkkinen impressionne par sa vitesse, Herbert montre son expérience et son instinct de course en le surpassant lors de certaines épreuves, notamment en rythme de course. Cette compétition saine et respectueuse renforce la réputation de Johnny en tant que pilote expérimenté et résistant, capable de rivaliser avec les étoiles montantes de la F1.
La consécration aux 24 Heures du Mans
L’un des moments les plus marquants de 1991 est sans doute la victoire de Johnny Herbert aux 24 Heures du Mans avec Mazda, aux côtés de Volker Weidler et Bertrand Gachot. Cette victoire historique, première pour un constructeur japonais et unique pour un moteur rotatif, est saluée dans le monde entier. L’épreuve exigeante de l’endurance pousse Herbert à ses limites. Dans la chaleur intense du cockpit et malgré la fatigue accumulée, il tient bon jusqu’à la fin. Le moment où il franchit la ligne d’arrivée est marqué par un épuisement tel qu’il s'effondre sur le capot de la voiture, incapable de savourer instantanément la victoire. Il confie plus tard : « J’étais tellement épuisé que je ne me rappelle même pas de la fin de la course. » Cette victoire n’est pas seulement un succès sportif ; c’est une affirmation que Johnny Herbert est toujours un compétiteur de premier rang, prêt à relever les défis les plus exigeants.
Perception et bilan en F1 : un pilote persévérant
Malgré les difficultés en Formule 1, notamment dues aux faiblesses de la voiture et aux problèmes de fiabilité chez Lotus, Herbert reste un pilote sur lequel on peut compter. Les occasions où il surpasse Häkkinen, et ses performances dans des situations adverses, confirment qu’il a encore sa place dans le sport. Cependant, la frustration demeure, car sans une voiture capable de rivaliser avec les meilleures, il ne peut pas exploiter tout son potentiel.
Fin de saison : un tremplin vers l’avenir
La saison 1991 pour Johnny Herbert est celle de la reconstruction et de l’anticipation. Sa victoire au Mans renforce sa crédibilité et attire l’attention des équipes de F1 en quête de pilotes résilients et expérimentés. Bien qu’il termine l’année sans résultats spectaculaires en F1, il a consolidé sa position de pilote capable et motivé, prêt à saisir toute opportunité pour revenir dans le championnat avec des ambitions renouvelées.
1992 : Une année de défis et de rivalités
La saison 1992 s’avère être un véritable tournant pour Johnny Herbert, marquant son retour complet en tant que pilote titulaire chez Lotus. Avec des progrès notables et une dynamique de compétition intense avec Mika Häkkinen, Herbert navigue à travers une saison pleine de promesses, d’obstacles techniques et de rivalités de plus en plus tendues.
Un poste de titulaire chez Lotus
Après des années de lutte pour retrouver une place de choix en Formule 1, Herbert décroche enfin un poste de titulaire chez Lotus. Si l'équipe n’est plus au sommet de sa gloire, elle s'efforce de remonter la pente, notamment grâce à des améliorations progressives de la voiture. Herbert débute la saison sur une note encourageante avec une magnifique sixième place au Grand Prix d’Afrique du Sud, suivi d'une très superbe septième place au grand prix du Mexique (malgré un tête à queue dans le 1er tour), un signe que Lotus pourrait potentiellement rivaliser dans le milieu de peloton.
Une rivalité marquante avec Mika Häkkinen
La relation de coéquipiers entre Herbert et Mika Häkkinen devient un élément clé de la saison. La rivalité entre les deux pilotes, bien que cordiale en dehors de la piste, se transforme en un duel acharné sur le circuit. Häkkinen, dont la réputation pour sa vitesse pure ne cesse de croître, pousse Herbert à exceller. En retour, Herbert, grâce à son expérience et sa ténacité, parvient à prendre l’avantage lors de certaines courses. Cependant, la balance penche souvent en faveur de Häkkinen, qui se montre plus régulier dans les moments critiques. Cette compétition interne galvanise l’équipe tout en créant une pression constante sur les deux hommes.
L'évolution de la Lotus 107 : un espoir fragile
La Lotus 107, bien que prometteuse au début de la saison, révèle rapidement ses limites. Des mises à jour, notamment l’intégration d’un moteur Ford Cosworth V8 plus performant, apportent un souffle d’optimisme. Herbert parvient ainsi à devancer Ferrari en quelques occasions et rivaliser sporadiquement avec Benetton et Mclaren. Cependant, l’amélioration de la voiture reste insuffisante pour lutter de manière constante avec les meilleures équipes, limitant les ambitions de Herbert à des points occasionnels plutôt qu’à des podiums.
La lutte contre les défaillances mécaniques
La saison 1992 est ponctuée par des problèmes mécaniques récurrents notamment lors de très bonnes performances comme au Canada, Silverstone ou Suzuka, et constituent un défi majeur pour Herbert. Sur les 16 courses, il abandonne huit fois à cause de pannes techniques, une statistique qui frustre profondément le pilote et freine sa progression. Cette situation contraste avec Häkkinen, qui subit moins de problèmes similaires et parvient à marquer des points plus régulièrement. Herbert sait que ces faiblesses ne reflètent pas seulement ses propres limites, mais aussi celles de l’écurie, qui peine à maintenir la fiabilité nécessaire pour aspirer à de meilleurs résultats.
Les statistiques et la comparaison avec Häkkinen
À la fin de la saison, le bilan des performances de Herbert comparé à celles de Häkkinen met en lumière la dure réalité de la compétition. Häkkinen obtient six classements dans le top 6 et huit dans le top 10, contre seulement deux top 6 et trois top 10 pour Herbert. Malgré des séances de qualification souvent à l’avantage de Herbert (avec neuf meilleurs temps sur 16), Häkkinen domine en course grâce à sa gestion stratégique et sa régularité. Ces confrontations internes soulignent l'écart grandissant entre les deux, renforçant la position de Häkkinen en tant que pilote de pointe et suscitant l’intérêt des grandes équipes, notamment McLaren.
Une fin de saison sous haute tension
Alors que la saison touche à sa fin, la tension monte. Herbert et Häkkinen, en compétition pour attirer l’attention des écuries plus performantes, s’affrontent avec encore plus d’intensité. La confirmation du départ de Häkkinen chez McLaren pour 1993 est un coup dur pour Herbert, qui voit s’échapper une opportunité d’accéder à une équipe de premier plan. Cet événement amplifie la frustration de Johnny, conscient que malgré tous ses efforts et ses progrès, il reste dans l’ombre de son coéquipier.
Bilan de la saison 1992 : un défi relevé mais des attentes non comblées
Johnny Herbert conclut la saison 1992 à la 15e place du championnat, un résultat qui, bien qu’en deçà de ses ambitions, témoigne de son engagement inébranlable. Sa ténacité, malgré des conditions souvent défavorables, lui vaut le respect de Lotus, qui décide de le conserver pour la saison suivante. Herbert sait que la route vers les sommets reste semée d’embûches, mais sa résilience et sa détermination demeurent intactes.
Cette année, marquée par la compétition interne et les défis techniques, renforce sa volonté de prouver qu’il peut encore rivaliser avec les meilleurs, et laisse entrevoir un espoir pour l’avenir, même si le chemin reste incertain.
1993 : Une année sous le signe de la persévérance et de l’affirmation
La saison 1993 est celle où Johnny Herbert s’affirme comme le leader indiscutable chez Lotus, une place méritée après des années de batailles et d’apprentissage. Avec le départ de Mika Häkkinen vers McLaren, Herbert endosse la responsabilité de guider l’écurie britannique à travers une saison marquée par des performances prometteuses, des défis mécaniques incessants et un avenir incertain en Formule 1.
Un rôle de leader chez Lotus
Dès le début de la saison, Herbert, aux côtés du débutant Alessandro Zanardi, montre l’étendue de son expérience et de son talent. Il s'approprie le rôle de chef d'équipe avec détermination, prenant activement part au développement de la Lotus 107B. Cette évolution de la voiture, bien que plus solide, reste encore loin de pouvoir concurrencer les équipes de pointe. Néanmoins, le leadership de Herbert donne à Lotus un pilier autour duquel se construire.
Des débuts mitigés et des moments forts
La saison commence de manière prometteuse, même si la voiture montre rapidement ses limites. Au Brésil, Herbert signe une performance impressionnante en terminant quatrième après une course stratégique, tirant parti de ses compétences pour dépasser ses adversaires malgré des conditions éprouvantes. Cette course, associée à sa maîtrise des arrêts minimaux et à son adaptation aux imprévus, attire l’attention et souligne son potentiel.
À Donington, lors du Grand Prix d’Europe, Herbert démontre à nouveau son ingéniosité. Sur une piste rendue piégeuse par la pluie, il gère sa course avec un seul arrêt, contrastant avec les multiples passages aux stands de pilotes tels qu'Ayrton Senna et Alain Prost. Bien que Senna remporte la course avec éclat, la prestation de Herbert reste l’un des moments marquants de la saison, prouvant sa capacité à rester compétitif dans des conditions complexes.
Les frustrations d’une voiture capricieuse
Si la Lotus 107B permet à Herbert de briller par moments, elle s’avère aussi être une source constante de frustration. Neuf abandons jalonnent sa saison, dont cinq causés par des défaillances mécaniques, anéantissant ses espoirs de marquer des points précieux et compromettant son classement au championnat. Herbert, souvent en bonne position avant que des problèmes ne surviennent, voit ainsi s’échapper des opportunités de podium qui auraient pu changer le cours de sa saison.
La suprématie face à ses coéquipiers
Johnny Herbert reste incontestablement le pilote phare de l’écurie. Malgré les débuts prometteurs d’Alessandro Zanardi, l’Italien est ralenti par un accident lors des essais du Grand Prix de Belgique et cède sa place à Pedro Lamy. Herbert, quant à lui, maintient une supériorité écrasante : L'analyse des courses montre qu'Herbert a dominé ses équipiers en rythme et en position sur la piste, passant 507 tours des 565 devant eux. Il est également le plus rapide lors de 351 tours. En qualifications, Herbert devance ses coéquipiers treize fois sur seize avec 14 meilleures performances absolues lors des weekends, incluant 25 meilleurs temps en séances de qualification sur 29. En essais libres, Herbert signe 33 meilleurs temps sur 46 confrontations.
Rumeurs et perspectives d’avenir
Les tensions internes et les performances variables de l’équipe mènent Herbert à envisager d’autres horizons. Des discussions s’engagent avec Benetton et Sauber, témoignant de l’intérêt que suscite Herbert grâce à ses prestations solides. La perspective de quitter Lotus devient de plus en plus tangible alors que les rumeurs d’un départ se propagent. Herbert, conscient que l’écurie britannique est limitée par des finances étriquées, sait que ses ambitions nécessitent une voiture plus compétitive pour se réaliser pleinement.
Conclusion de la saison 1993 : vers un nouveau départ
À la fin de la saison, Herbert reste convaincu qu’il est temps de quitter Lotus pour chercher un volant plus compétitif. Bien qu’il soit resté fidèle à l’écurie britannique et qu’il ait contribué à leur développement, il sait que pour progresser en F1, il doit rejoindre une équipe capable de lui fournir une voiture fiable et rapide. Les discussions avec Benetton et Sauber se poursuivent, et Herbert est déterminé à trouver une solution pour la saison suivante.
Conclusion de la saison 1993
La saison 1993 se termine avec une prise de conscience pour Johnny Herbert : malgré son rôle de leader et des moments de brillance, les limites de Lotus l'empêchent de démontrer tout son potentiel. Il finit l’année avec des points marqués et des performances respectables, mais reste frustré par la fiabilité insuffisante de sa voiture. Son désir de progresser et de viser plus haut est clair, et l’intérêt d’équipes plus compétitives nourrit son espoir d’un changement positif pour la saison suivante, avec la promesse de meilleurs jours si la chance et le bon volant lui sourient enfin.
1994 : L’année des défis et des espoirs
La saison 1994 se révèle être l'une des plus complexes et tumultueuses de la carrière de Johnny Herbert. Entre la crise financière chez Lotus, les transferts inattendus et son intégration chez Benetton, cette année est marquée par des hauts et des bas où Herbert navigue avec détermination et résilience. Bien qu’il ne parvienne pas à marquer de points, cette saison le prépare à des opportunités prometteuses pour l’avenir.
Une année de turbulences chez Lotus
Johnny Herbert commence la saison avec Lotus, mais l’écurie est en proie à de graves difficultés financières. Jadis l'une des écuries de référence en Formule 1, Lotus est désormais en déclin, ses voitures manquent de compétitivité et souffrent de nombreux problèmes de fiabilité. Malgré ses efforts, Herbert est confronté à une machine peu performante et souvent capricieuse, rendant ses ambitions difficiles à atteindre.
Les choses se compliquent avec la rotation constante des pilotes chez Lotus. Des pilotes comme Alessandro Zanardi, Pedro Lamy, et Philippe Adams se succèdent dans l’autre monoplace, perturbant l’équilibre de l’équipe. Adams, sélectionné pour ses apports financiers, symbolise les difficultés économiques de l’écurie. Pour Herbert, cette instabilité se traduit par un environnement de travail difficile, où la concentration et la performance sont mises à rude épreuve.
Espoir et désillusion à Monza
Le Grand Prix d'Italie à Monza marque un moment clé de la saison. Grâce à des améliorations temporaires du moteur Mugen-Honda, Herbert réalise une qualification exceptionnelle, se plaçant en quatrième position. Ce résultat suscite de l’espoir, mais il est de courte durée. Lors du départ, une collision dans le premier virage met fin à sa course, brisant net une occasion rare de briller pour Lotus. Cette déception laisse un goût amer, car Monza représentait l'une des seules chances pour l'écurie de se battre avec les meilleurs.
La faillite de Lotus et la transition vers Ligier et Benetton
En septembre, la situation financière de Lotus atteint un point critique, et l’équipe est placée sous administration judiciaire. Avec des ressources en chute libre, Herbert comprend que son avenir dans l’écurie est compromis. Lotus doit même emprunter pour boucler la saison avec les derniers Grands Prix au Japon et en Australie. Cependant, le contrat de Herbert est l’un des atouts restants de l’écurie, attirant l’attention de Benetton et de McLaren.
Flavio Briatore, directeur de Benetton, voit l’occasion et rachète le contrat de Herbert en octobre. Bien que l’équipe ait déjà Jos Verstappen pour le Grand Prix d'Europe, Herbert est temporairement placé chez Ligier pour la dernière course européenne en remplacement de Éric Bernard. Aux côtés d’Olivier Panis, il s’adapte rapidement et montre sa compétitivité, surclassant Panis à plusieurs reprises et prouvant qu’il peut être performant même dans une nouvelle équipe.
Les débuts difficiles chez Benetton
Peu après sa transition chez Ligier, Herbert rejoint Benetton pour les deux dernières courses de la saison. Sa mission est d’assister Michael Schumacher dans sa lutte acharnée contre Damon Hill pour le titre mondial. Cependant, l'intégration au sein de Benetton s’avère complexe. Schumacher, en pleine bataille pour le championnat, est soutenu prioritairement par l’équipe, créant des tensions et limitant le rôle de Herbert.
Lors du Grand Prix du Japon, disputé sous la pluie, Herbert se qualifie cinquième, montrant ainsi son potentiel. Malheureusement, un tête-à-queue spectaculaire met fin à sa course avant qu’il ne puisse marquer des points. Cet abandon est un revers frustrant, mais Herbert continue à travailler pour s’adapter à la nouvelle équipe. La saison se conclut au Grand Prix d’Australie, où Herbert, malgré une qualification en septième position, doit abandonner en raison d’un problème de boîte de vitesses. Sa courte expérience chez Benetton ne se traduit pas par des résultats marquants, mais elle ouvre la voie à de nouvelles opportunités. Pour la saison suivante, il est confirmé comme coéquipier de Michael Schumacher, ce qui laisse entrevoir des possibilités de succès dans une équipe de premier plan.
Conclusion de la saison 1994
L’année 1994 reste l'une des plus mouvementées de la carrière de Johnny Herbert, entre la débâcle financière de Lotus, et les transferts inattendus chez Ligier puis Benetton. S’il n’a pas pu inscrire de points, sa capacité à s’adapter rapidement à de nouvelles situations et son potentiel continuent d’être reconnus.
Cette année tumultueuse est un prélude à ce qui pourrait être la saison la plus importante de sa carrière, offrant enfin à Herbert une chance de montrer de quoi il est capable dans une voiture compétitive et de prouver qu’il mérite une place parmi l’élite de la Formule 1.
1995 « Go Johnny Go Go »
La saison 1995 est marquée par des victoires marquantes, des tensions internes et des moments déterminants pour Johnny Herbert. Aux côtés de Michael Schumacher chez Benetton, Herbert trouve enfin l’occasion de montrer son talent dans une voiture compétitive, mais il doit composer avec un environnement d’équipe centré autour de son coéquipier vedette. Cette année, Herbert est à la fois un outsider et un pilote triomphant, qui réussit à s’imposer malgré de nombreux obstacles.
L'épreuve du coéquipier de Schumacher
Dès le début de la saison, Johnny Herbert ressent la hiérarchie établie chez Benetton, avec Schumacher bénéficiant d’un soutien total de l’équipe et de Flavio Briatore. L'Allemand, champion du monde en titre, est la priorité de l'écurie. Herbert, relégué au second plan, doit se battre pour prouver sa valeur et gagner sa place. Les premières tensions apparaissent au grand prix d'Argentine lorsqu'il devient clair que l'accès aux données et aux ressources de l'équipe est limité pour Herbert. Cette situation crée un environnement compétitif mais tendu, où Herbert doit se contenter de moins de soutien technique, notamment en étant privé d’essais privés qui auraient pu affiner son pilotage et ses performances.
Le triomphe de Silverstone : « Go Johnny Go Go »
Le moment le plus mémorable de la saison survient lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, à Silverstone. Alors que Michael Schumacher et Damon Hill, les favoris, se heurtent et doivent abandonner, Herbert saisit sa chance. Avec un pilotage précis et constant, il prend la tête de la course et franchit la ligne d’arrivée en vainqueur. Cette victoire, la première de sa carrière en Formule 1, déclenche une euphorie générale chez les fans britanniques, qui scandent « Go Johnny Go Go » en son honneur. Herbert décrit cette journée comme l’une des plus marquantes de sa vie, une revanche sur les années de lutte après son grave accident de 1988.
Victoire à Monza : la deuxième chance
Herbert confirme son talent en remportant le Grand Prix d'Italie à Monza, un circuit légendaire et exigeant. Là encore, une collision entre Schumacher et Hill ouvre la voie à Herbert, qui reste concentré et pilotage impeccable jusqu'à la fin. Cette victoire n’est pas seulement une démonstration de son talent, mais aussi une preuve qu’il peut gérer la pression et capitaliser sur les opportunités lorsqu’elles se présentent. Pour Herbert, gagner à Monza est un accomplissement symbolique, soulignant sa capacité à triompher sur des circuits historiques et prestigieux.
Bilan et comparaison avec Schumacher
À la fin de la saison, Herbert se classe quatrième au championnat du monde, tandis que Schumacher remporte le titre. Johnny obtient deux victoires, quatre podiums et 27 tours en tête, alors que Schumacher remporte le titre avec 9 victoires, 11 podiums et 454 tours en tête.
La comparaison avec Schumacher est rude. Johnny ne passera que 9 tours devant Schumacher en course sur les 781 qu'ils rouleront ensemble, bien qu'il réalise 123 tours plus rapides que Schumacher en rythme de course. Sur l'ensemble de la saison, Schumacher maintient constamment un rythme supérieur. Johnny profite des conditions difficiles, comme à Spa, pour devancer Schumacher lors des qualifications, mais ce fut un rare exploit. Sur les 32 séances de qualifications en 1995, Johnny ne bat Schumacher qu'une seule fois, et seulement deux fois sur 51 séances libres. Herbert est conscient qu’il ne dispose pas du même soutien que son coéquipier, mais il se satisfait de ses victoires comme de véritables triomphes personnels.
Un départ inévitable et un nouveau défi avec Sauber
Malgré ses succès, Herbert comprend que son avenir chez Benetton est limité. Le soutien inébranlable de l'équipe envers Schumacher et la position de second plan imposée par Briatore convainquent Herbert qu’il ne sera jamais le pilote principal. L'annonce du départ de Schumacher pour Ferrari aurait pu créer un vide à combler, mais Herbert sait que Benetton ne lui accorderait pas la place de leader. En quête d’un environnement où il pourra se développer et être soutenu, Herbert décide de quitter Benetton et signe avec Sauber pour la saison 1996.
Conclusion de la saison 1995
L'année 1995 reste l'une des plus réussies et paradoxalement frustrantes de la carrière de Johnny Herbert. Il remporte deux victoires retentissantes, prouvant à tous qu’il peut gagner dans des conditions complexes et sous pression. Pourtant, l'environnement chez Benetton, dominé par Schumacher, limite ses ambitions et freine son élan. Herbert quitte l'équipe avec la tête haute, conscient d'avoir démontré ses capacités malgré les obstacles, il doit maintenant trouver une équipe prête à le soutenir et à le placer au centre de son projet.
1996 : Une saison de résilience et d’opportunités
La saison 1996 est marquée par un nouveau chapitre dans la carrière de Johnny Herbert, qui rejoint Sauber après son passage chez Benetton. Bien qu'il entre dans une équipe de milieu de grille, Herbert apprécie l’environnement plus détendu et le soutien du patron de l’équipe, Peter Sauber. Cette année, Herbert doit exploiter au mieux la Sauber C15 équipée d’un moteur Ferrari rebadgé Ford V10, une voiture qui montre de la compétitivité mais souffre de problèmes de fiabilité. Aux côtés de Heinz-Harald Frentzen, Herbert se retrouve face à de nombreux défis et doit faire preuve de toute sa persévérance pour tirer le meilleur parti de sa saison.
Un départ sous le signe du renouveau
Après avoir quitté Benetton, Herbert arrive chez Sauber avec l’espoir de bénéficier d’un environnement moins tendu et d’une équipe prête à le soutenir pleinement. La Sauber C15, bien que prometteuse en termes de châssis et de moteur, n’est pas au niveau des meilleures voitures de la saison, comme celles de Williams-Renault ou de Ferrari. Herbert, conscient des limites de l’écurie, adopte une approche réaliste et se prépare à batailler pour des places en milieu de peloton tout en profitant de chaque opportunité pour briller.
Rivalité respectueuse avec Frentzen
Aux côtés de Heinz-Harald Frentzen, Herbert fait face à une rivalité stimulante. Frentzen, plus jeune et reconnu pour sa rapidité, attire déjà l’attention des grandes écuries. Herbert, de son côté, utilise son expérience et son intelligence de course pour compenser ce léger désavantage en termes de vitesse pure. La saison montre une domination de Frentzen en qualifications, où il devance Herbert lors de 13 des 16 séances et signe de nombreux meilleurs temps en essais libres. Cependant, en course, Herbert parvient à tirer profit des circonstances et à rester compétitif, notamment dans des conditions de piste difficiles.
Le podium de Monaco : un exploit sous la pluie
Le point culminant de la saison pour Johnny Herbert est sans aucun doute sa troisième place au Grand Prix de Monaco. Dans une course marquée par de nombreux abandons et des conditions météorologiques changeantes, Herbert fait preuve de résilience et de sagesse en évitant les incidents. Sa capacité à rester concentré et à tirer le meilleur parti de sa voiture, même avec des limitations techniques, lui permet de décrocher ce podium inattendu. Cette performance est applaudie dans le paddock et est perçue comme l’une des meilleures de sa carrière chez Sauber, soulignant sa persistance et sa capacité à saisir les opportunités dans des circonstances difficiles.
Des défis de fiabilité persistants
Malgré des moments forts, la saison est marquée par une série de problèmes mécaniques qui freinent Herbert dans sa quête de régularité. La Sauber C15 souffre de problèmes de fiabilité, notamment des pannes de moteur et des soucis de boîte de vitesses. Herbert est contraint à plusieurs abandons, ce qui affecte non seulement sa position au championnat mais aussi son moral. Ces défaillances techniques soulignent les défis d’une équipe de milieu de grille qui peine à suivre le rythme des meilleures écuries, mais elles mettent aussi en valeur la capacité de Herbert à rester persévérant malgré tout.
Comparatif des performances avec Frentzen
Tout au long de la saison, Heinz-Harald Frentzen démontre une vitesse impressionnante, particulièrement en qualifications. Il domine Herbert en qualifications, le devançant lors de 13 des 16 séances de la saison et signant quinze fois le meilleur temps entre eux pendant les week-ends de Grand Prix. En essais libres, Frentzen signe 37 meilleurs temps sur 48 confrontations. Enfin, l'analyse des courses montre que Frentzen domine souvent en rythme et en position sur la piste, passant 385 tours sur 561 devant Johnny. Il est également plus rapide sur 340 tours.
Malgré ces statistiques en faveur de Frentzen, Herbert reste compétitif et parvient à finir dans les points plusieurs fois. Ce duel entre les deux pilotes met en lumière le style constant de Herbert, capable de tirer profit des erreurs des autres et de rester concentré même lorsqu'il est en difficulté.
La reconnaissance et l’avenir chez Sauber
À la fin de la saison, Heinz-Harald Frentzen est recruté par Williams pour 1997, un témoignage de son talent et de ses performances. Johnny Herbert, quant à lui, choisit de rester chez Sauber, convaincu par le soutien de Peter Sauber et par l’espoir de voir l’équipe progresser. Cette saison de 1996 renforce l’image de Herbert en tant que pilote fiable et expérimenté, capable de surmonter les difficultés et de gérer des courses complexes.
Conclusion de la saison 1996
Avec des performances notables, notamment à Monaco, et une rivalité respectueuse avec Frentzen, Herbert montre qu’il reste un pilote compétitif, même au sein d’une écurie de milieu de grille. Les nombreux problèmes mécaniques soulignent les défis auxquels il fait face, mais ils n’entament pas sa volonté de continuer à se battre. Avec le départ de Frentzen, il se prépare à prendre un rôle encore plus central chez Sauber et à utiliser son expérience pour aider l’équipe à progresser et, peut-être, se rapprocher davantage des écuries de tête.
1997 : Une année de constance et de leadership
La saison 1997 se révèle être une année importante pour Johnny Herbert, consolidant son statut de leader chez Sauber et marquée par des performances solides malgré les limitations de l'équipe. Herbert s’impose comme le pilier de l'écurie, alors que Sauber continue de naviguer dans le milieu de grille, face à la domination des équipes de pointe. Cette saison voit Herbert exceller dans des conditions difficiles et tirer le meilleur parti de la Sauber C16, confirmant sa place en tant que pilote respecté et fiable.
Un leadership affirmé chez Sauber
Après le départ de Heinz-Harald Frentzen pour Williams, Herbert devient naturellement le pilote principal de Sauber. Cette position lui confère des responsabilités accrues, notamment dans le développement de la Sauber C16, propulsée par le moteur Petronas, basé sur le moteur Ferrari de la saison précédente. Herbert s’investit pleinement dans l’amélioration de la voiture et assume son rôle de mentor pour les coéquipiers qui se succèdent tout au long de la saison. Il trouve chez Sauber un environnement de travail stable qui lui permet d’exprimer pleinement son potentiel.
La succession de coéquipiers : une constante adaptation
La saison est marquée par une rotation de coéquipiers. Nicolas Larini entame la saison aux côtés de Herbert, mais il est rapidement remplacé par Norberto Fontana, qui, malgré sa fraîcheur et sa fougue, manque d’expérience. Vers la fin de la saison, Gianni Morbidelli rejoint l’équipe, mais une blessure l'empêche de participer à toutes les courses prévues. Cette succession de pilotes place Herbert dans une position de point de stabilité pour Sauber, le forçant à s’adapter et à maintenir un haut niveau de performance malgré le manque de continuité.
Un podium mérité en Hongrie
L’un des moments forts de 1997 pour Herbert est sa troisième place au Grand Prix de Hongrie. Ce circuit, réputé pour sa technicité et où la stratégie prime sur la vitesse pure, offre à Herbert l’opportunité de briller. Grâce à une course bien gérée et à des incidents devant lui, il parvient à grimper dans le classement et décrocher ce podium précieux. Cette performance est saluée par l’équipe et le paddock, rappelant que Herbert, malgré des années passées dans des équipes de milieu de grille, reste un pilote capable de se hisser sur le podium quand l'occasion se présente. Herbert décrit ce podium comme l’un des plus satisfaisants de sa carrière, récompensant les efforts fournis pour optimiser la Sauber C16.
La constance dans un contexte difficile
Si la Sauber C16 représente un progrès par rapport à la voiture de 1996, elle reste inférieure aux monoplaces des équipes de pointe. Herbert compense ce désavantage en maximisant chaque opportunité, particulièrement sur les circuits techniques et dans des conditions imprévisibles. Herbert enregistre 6 tops 6 et 11 tops 10. L'analyse des courses montre qu'il a dominé en rythme et en position sur la piste, passant 643 tours sur 662 devant ses coéquipiers. Il est également plus rapide sur 487 tours. En qualifications, Herbert devance ses coéquipiers dix-sept fois sur dix-sept. En essais libres, Herbert signe 42 meilleurs temps sur 50 confrontations.
Reconnaissance et respect dans le paddock
En 1997, Herbert continue de se forger la réputation d’un pilote fiable et expérimenté. Malgré son statut de pilote de milieu de grille, il est respecté par ses pairs et apprécié des fans pour sa persévérance et sa capacité à maximiser les performances de sa voiture. Les rumeurs quant à un éventuel départ de Sauber circulent, notamment si une opportunité dans une équipe plus compétitive se présente. Herbert, bien qu’appréciant son rôle chez Sauber, reste ouvert à l’idée de prouver ses compétences dans une équipe capable de se rapprocher des avant-postes.
Bilan et perspectives pour l’avenir
La saison 1997 se termine sur une note positive pour Johnny Herbert, qui a su démontrer son leadership et sa constance dans des conditions difficiles. Son podium en Hongrie et ses nombreux classements dans les points renforcent sa position au sein de l’équipe et confirment qu’il est un atout majeur pour Sauber. Cependant, Herbert est conscient que, pour viser plus haut, Sauber devra continuer à progresser, et il espère que la saison 1998 apportera de nouvelles opportunités.
1998 : Une saison de tensions
La saison 1998 se révèle être l'une des plus difficiles de la carrière de Johnny Herbert. Continuant avec Sauber, il se heurte à des performances en deçà des attentes de la Sauber C17 et à une dynamique d'équipe tendue avec l'arrivée de Jean Alesi. L'arrivée d'Alesi chez Sauber crée une nouvelle dynamique au sein de l'équipe, Peter Sauber misant sur le Français pour relancer la compétitivité de l'écurie. Herbert se retrouve souvent relégué au second plan, ressentant un favoritisme marqué envers son coéquipier. Les premières courses laissent apparaître des tensions, notamment lors de discussions stratégiques et de choix de développement, où Alesi semble avoir plus de poids.
La Sauber C17 : une déception technique
La Sauber C17, équipée d’un moteur Ferrari rebadgé Petronas, se révèle moins performante que prévu. Bien que fiable sur le plan mécanique, elle souffre de problèmes d’appui aérodynamique qui limitent sa compétitivité, notamment sur les circuits rapides. Herbert et Alesi passent la saison à lutter pour des places en milieu de peloton, les performances de la voiture ne permettant pas d'ambitions plus élevées. Herbert, frustré par les limitations de la C17, pousse l’équipe pour obtenir des améliorations, mais les ressources restreintes de Sauber limitent considérablement les progrès possibles.
Les tensions exacerbées à Silverstone
La rivalité entre Herbert et Alesi atteint son paroxysme lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, à Silverstone. Pendant la course, Herbert lutte pour rester dans les points, mais on lui ordonne de céder sa position à Alesi. Cette décision, perçue comme un signe de favoritisme, mène à une confrontation tendue après la course. Herbert, se sentant injustement traité, s’exécute mais exprime ouvertement son désaccord. Cet épisode alimente les rumeurs selon lesquelles Alesi chercherait à devenir l'unique leader de l'équipe, posant un ultimatum à Peter Sauber : « Pour l'an prochain, ce sera lui ou moi, mais pas les deux. »
Un incident marquant en Autriche
Les tensions persistent tout au long de la saison, et un autre moment controversé se déroule pendant les qualifications sous la pluie en Autriche. Herbert reçoit l'ordre de laisser passer Alesi, une manœuvre qui compromet la température de ses pneus et ruine ses chances d’un bon tour chrono. Alesi, quant à lui, parvient à obtenir une meilleure position sur la grille, renforçant encore la perception de favoritisme. Herbert évoque cet incident comme un exemple clair de la gestion biaisée au sein de l’équipe, qui l'a pénalisé à des moments critiques.
Les statistiques : Alesi domine Herbert
Jean Alesi domine clairement son coéquipier, avec un bilan de 12 dominations sur 14 en rythme de course et en position sur la piste, passant 516 tours devant Herbert sur 631. Alesi est également plus rapide sur 402 tours et le devance lors des qualifications à 10 reprises sur 16, signant 11 meilleures performances absolues sur un tour durant les weekends de course. En essais libres, Alesi signe 32 meilleurs temps sur 48 confrontations.
Jean Alesi termine la saison 1998 avec un podium, quatre tops 6 et onze tops 10, tandis que Johnny Herbert doit se contenter d'un seul top 6 et de sept tops 10. Cette situation laisse Herbert profondément insatisfait, regrettant que ses performances aient été compromises par les décisions de l'équipe et les préférences affichées pour son coéquipier.
Malgré ces statistiques, Herbert montre des signes de résilience en obtenant quelques résultats encourageants, mais l’écart constant entre les performances des deux pilotes accentue sa frustration.
Bilan de la saison et perspectives pour 1999
La saison 1998 reste l'une des plus éprouvantes de la carrière de Johnny Herbert. Entre des performances limitées par une voiture peu compétitive et des tensions internes avec Jean Alesi, Herbert doit naviguer dans des eaux tumultueuses. Malgré cela, il maintient sa réputation de pilote persévérant et compétent, prêt à se battre même lorsque les circonstances sont contre lui. La saison se termine avec l’espoir de trouver une équipe où il pourra mieux s’exprimer et montrer toute l’étendue de son talent en 1999.
1999 : Une saison de rédemption et de gloire
Johnny Herbert rejoint Stewart Grand Prix pour la saison 1999, attiré par la perspective de courir pour une équipe dirigée par Jackie Stewart, icône de la F1. Bien que l’équipe soit encore relativement jeune, elle bénéficie du soutien de Ford et de la promesse d’une voiture potentiellement compétitive, la Stewart SF3. Herbert partage le garage avec Rubens Barrichello, un talentueux pilote brésilien qui connaît déjà bien l’équipe. Cette saison s’annonce comme un défi pour Herbert, qui doit s’adapter rapidement et affronter la pression d’une équipe ambitieuse.
Les premiers obstacles de la saison
La saison démarre difficilement pour Herbert. La Stewart SF3, bien que rapide par moments, souffre de problèmes récurrents de fiabilité. Ces pannes mécaniques, souvent liées au moteur Ford, conduisent à plusieurs abandons pour Herbert, qui ne parvient pas à capitaliser sur le potentiel de la voiture. Pendant ce temps, Barrichello, plus régulier, réussit à obtenir de meilleurs résultats, ce qui alimente la pression sur Herbert.
Jackie Stewart reste confiant et encourage Herbert à garder le cap, tout en travaillant sur l'amélioration de la fiabilité de la SF3. Cependant, le manque de résultats concrets aux premiers Grands Prix teste la patience de Herbert, qui se rappelle les frustrations vécues chez Sauber. Les médias spéculent sur d’éventuelles tensions entre Herbert et Barrichello, bien que l'équipe maintienne un discours de soutien mutuel.
Le Grand Prix d’Autriche : un aperçu du potentiel
Le premier signe d'amélioration pour Herbert survient au Grand Prix d'Autriche, où il montre un net regain de compétitivité. Bien qu'une collision avec Mika Salo mette fin prématurément à sa course, Herbert réalise l’un des meilleurs tours en course, ce qui témoigne des progrès réalisés par l’équipe et donne un nouvel espoir à Stewart Grand Prix. Cette course marque un tournant psychologique pour Herbert, qui voit que la Stewart SF3 peut, malgré ses faiblesses, rivaliser avec des équipes de milieu de peloton.
La victoire historique au Grand Prix d’Europe
Le point culminant de la saison arrive lors du Grand Prix d'Europe, sur le circuit du Nürburgring. Dans une course marquée par des conditions météorologiques imprévisibles et un chaos stratégique, Herbert saisit sa chance de manière brillante. Profitant des erreurs des équipes de pointe et des choix tactiques judicieux, il change de pneus au moment idéal, se positionnant pour prendre la tête alors que ses rivaux, notamment Giancarlo Fisichella, Ralf Schumacher, ou David Coulthard sortent de la piste.
Avec sang-froid et expérience, Herbert gère les derniers tours pour remporter une victoire spectaculaire, la première pour Stewart Grand Prix et la troisième de sa carrière en F1. La scène de Jackie Stewart embrassant Herbert après la course devient une image emblématique de la saison, symbolisant la persévérance et la récompense de l’effort collectif. Pour Herbert, cette victoire est une validation de son talent et de sa capacité à saisir des opportunités même dans des conditions extrêmes.
Les statistiques et le bilan face à Barrichello
La victoire au Nürburgring redonne de l'élan à Johnny Herbert pour la fin de la saison, et il continue sur une bonne lancée au Grand Prix de Malaisie, où il se qualifie en cinquième position et termine quatrième en course, confirmant sa forme retrouvée et celle de la Stewart SF3. Cependant, malgré cette bonne dynamique, Herbert ne parvient pas à réitérer son exploit, et les problèmes de fiabilité persistent.
Au terme de la saison 1999, Rubens Barrichello domine nettement son coéquipier Johnny Herbert, reproduisant ainsi les performances de ses prédécesseurs, Heinz-Harald Frentzen et Jean Alesi. Le bilan est éloquent : Barrichello domine Herbert à 12 reprises sur 15 en rythme de course et 13 fois en position sur la piste, parcourant 479 tours devant Herbert sur un total de 601. Barrichello est également plus rapide que Herbert sur 424 tours et le devance lors des qualifications à 13 reprises sur 16, réalisant 14 meilleures performances absolues sur un tour pendant les week-ends de course. En essais libres, les chiffres sont tout aussi impressionnants : Barrichello signe 36 meilleurs temps sur 48 confrontations.
Les résultats globaux de la saison témoignent de la supériorité de Barrichello : il termine avec trois podiums, sept tops 6 et onze tops 10, tandis que Johnny Herbert, malgré une victoire mémorable au Grand Prix d'Europe (son seul podium de la saison), doit se contenter de quatre tops 6 et de cinq tops 10. Ces statistiques soulignent la constance et la compétitivité de Barrichello tout au long de la saison, par rapport à son coéquipier.
Conclusion de la saison 1999
Malgré la domination de Barrichello en termes de constance, Herbert termine la saison sur une note positive. Cette victoire au Nürburgring, l'une des courses les plus dramatiques de la saison, la première pour Stewart Grand Prix, reste un moment fort de sa carrière et symbolise le sommet de son passage en F1.
2000 : L'épilogue d'une carrière bien remplie
Le rachat de Stewart Grand Prix par Ford et la transformation en Jaguar Racing apportent de grands espoirs. Ford injecte des ressources conséquentes dans l’équipe, et les attentes sont élevées pour Herbert et son coéquipier Eddie Irvine, qui vient de Ferrari après avoir été vice-champion du monde en 1999. L'objectif est de positionner Jaguar comme une équipe de premier plan, capable de rivaliser avec Ferrari et McLaren.
Cependant, la Jaguar R1, malgré sa présentation impressionnante et ses couleurs emblématiques, révèle rapidement ses faiblesses. Le châssis manque de performance aérodynamique, et bien que le moteur Ford Cosworth soit puissant, il est sujet à des problèmes de fiabilité. Herbert et Irvine se retrouvent souvent à lutter contre la voiture autant qu'ils luttent contre leurs adversaires en course. Dès le début de la saison, les espoirs s’amenuisent, et la frustration prend le dessus.
Un climat instable et des directions changeantes
La saison est également marquée par une instabilité chronique au sein de l'équipe. Jaguar Racing voit des changements constants dans sa direction avec Wolfgang Reitzle, Neil Ressler, Bobby Rahal et même Niki Lauda qui entrent et sortent de l’organisation. Ces remaniements freinent la progression de l’équipe et créent un environnement de travail tendu. Herbert et Irvine expriment leur mécontentement quant à la gestion de l’équipe, qui semble manquer d’une vision claire et cohérente pour développer la voiture.
Le défi technique du moteur Ford Cosworth
L'un des principaux problèmes auxquels Herbert est confronté est le moteur Ford Cosworth, connu pour sa puissance mais aussi pour sa fiabilité douteuse et ses problèmes de gestion thermique. Herbert ironise un jour en disant que le moteur fonctionne mieux dans le garage que sur la piste, illustrant la frustration ressentie face aux abandons répétés dus à des pannes mécaniques. Cette situation limite considérablement les chances de Herbert de marquer des points ou de réaliser des performances notables.
Une saison sans points et des résultats en demi-teinte
La saison 2000 est marquée par des résultats peu satisfaisants pour Herbert. Bien qu'il réalise quelques courses honorables et atteigne le top 10 à plusieurs reprises, il ne parvient pas à marquer de points. Irvine, de son côté, réussit à décrocher deux tops 6, dont une sixième place à Monaco et une quatrième en Italie, mais cela ne suffit pas à éclipser la déception générale de l'équipe.
Statistiquement, Irvine domine Herbert sur l’ensemble de la saison, terminant devant lui lors de 12 courses sur 15 et signant de meilleurs temps en qualifications à 13 reprises sur 16. Herbert montre cependant des moments de résistance et de combativité, mais l’écart de performances souligne la difficulté qu’il éprouve à extraire le meilleur d’une voiture limitée et instable.
Un adieu dramatique au Grand Prix de Malaisie
Le dernier Grand Prix de la carrière de Johnny Herbert, en Malaisie, est un symbole de sa saison tumultueuse et de sa carrière marquée par des hauts et des bas. Lors de la course, la suspension arrière de sa Jaguar casse soudainement, envoyant sa voiture en tête-à-queue et dans les barrières de pneus. Herbert est évacué sur une civière, ce qui rappelle de manière poignante son accident de 1988 en Formule 3000. Heureusement, il s’en sort sans blessures graves, mais cette fin dramatique laisse un goût amer.
Son coéquipier Eddie Irvine, fraîchement vice-champion du monde, ne parvient pas non plus à éclipser totalement Herbert. Irvine compte 2 tops 6 et sept tops 10, tandis que Johnny Herbert enregistre quatre tops 10.
En performance pure, Irvine bat Herbert à 9 reprises sur 14 en rythme de course et 12 fois sur 15 en position sur la piste, parcourant 491 tours en tête sur un total de 639 devant son coéquipier. Irvine est également plus rapide que Herbert sur 390 tours et le devance lors des qualifications à 13 reprises sur 16, réalisant 14 meilleures performances absolues sur un tour pendant les 17 week-ends de course. Enfin, en essais libres, Irvine signe 28 meilleurs temps sur 49 confrontations.
En juillet, Herbert annonce son départ de la F1, exprimant son intention de rejoindre la série CART en 2001. Bien que sa dernière saison en F1 soit décevante, Herbert garde le sens de l'humour et de la perspective, déclarant : « J'ai été porté jusqu'au cockpit pour mon premier Grand Prix, et j'ai été porté hors du cockpit pour mon dernier. » Cette phrase symbolise la boucle de sa carrière, pleine de persévérance et de courage.
Conclusion de la saison 2000 et de la carrière en Formule 1 de Herbert
La saison 2000 met un point final à la carrière de Johnny Herbert en Formule 1. Bien que cette dernière année soit frustrante et marquée par des échecs techniques, elle n’efface pas les succès passés ni l’image d’un pilote apprécié et respecté. Herbert quitte la F1 avec un palmarès comprenant trois victoires mémorables, des moments de résilience exemplaire et une reconnaissance en tant que pilote talentueux et déterminé.
Post-Formule 1 : Une carrière diversifiée et un regard en arrière
Après sa retraite de la Formule 1 en 2000, Johnny Herbert a poursuivi sa passion pour le sport automobile de multiples façons. En 2001, il devient pilote de développement pour Arrows F1, contribuant à affiner les performances de l’équipe grâce à son expérience précieuse. Puis, en 2002 et 2003, il se concentre sur les courses de voitures de sport, où il brille particulièrement dans l’American Le Mans Series, remportant plusieurs épreuves et consolidant sa réputation en tant que pilote polyvalent.
Le succès dans les courses d'endurance
L’année 2004 est un moment fort de sa carrière post-F1. Herbert décroche le titre de champion des Le Mans Series avec une Audi R8, montrant qu'il peut encore se mesurer aux meilleurs pilotes et remporter des victoires dans des compétitions prestigieuses. Cette réussite confirme sa capacité à s'adapter et à exceller dans des disciplines différentes de la Formule 1.
Rôle de gestion et courses de longue haleine
En 2005, Herbert passe du côté de la gestion et rejoint Jordan Grand Prix en tant que directeur des relations sportives. Toutefois, cette aventure est de courte durée, l’équipe étant rachetée par Spyker peu après son arrivée. Malgré ce revers, Herbert continue de rester actif dans le monde de la course, participant aux célèbres 24 Heures du Mans à plusieurs reprises et courant dans le championnat britannique des voitures de tourisme (British Touring Car Championship).
En parallèle de ses engagements en course, Herbert reste impliqué dans la promotion du sport automobile. Son événement annuel, le Johnny Herbert Karting Challenge, est devenu un rendez-vous apprécié dans le milieu, permettant aux amateurs et aux professionnels de se rencontrer sur un circuit de karting dans une ambiance conviviale.
Une personnalité marquée par son accident de 1988
Lors d'une de ces rencontres, Herbert partage une réflexion personnelle sur sa carrière et son développement. Avant son grave accident en Formule 3000 en 1988, il se décrit comme étant « timide et distant », une attitude souvent perçue à tort comme de l’arrogance. L’accident, qui a failli mettre un terme à sa carrière de manière prématurée, l’a profondément marqué : « La confiance avait disparu et la seule façon de s'en sortir était de faire bonne figure, de plaisanter pour que tout le monde pense qu’il allait bien. »
Pourquoi Herbert n'a-t-il pas atteint des sommets plus élevés ?
Johnny Herbert a peut-être livré la meilleure explication lui-même lorsqu'il a évoqué l'impact de son accident sur son état d’esprit : « Sans l'accident je ne sais pas où j'en serais arrivé. Je pense que j'aurais fait assez bien. Tout ce que je peux dire, c'est qu'avant le crash, dans ma tête, je pouvais être n'importe qui je voulais, dans n'importe quelle voiture, n'importe quelles conditions. À mesure que je gagnais des courses, ce sentiment grandissait. J'ai eu l'accident, et je n'ai jamais eu ce sentiment à nouveau. C'était comme si quelqu'un l'avait attrapé et, whoosh, il était parti. Cela n'est jamais revenu. Une ou deux fois, comme en Malaisie avec la Stewart, je me souvenais de ce que c'était, et cela semblait juste. Mais c'était très rare. »
Pour clôturer cette séance, voici les chiffres importants de la carrière de Johnny Herbert !
Johnny a terminé à la 4e place du championnat de 1995, a couru l'équivalent de 10,1 saisons au cours desquelles il a disputé 161 Grand prix.
En Racecraft, Herbert c’est :
- 3 Victoires, soit 2% de ses courses
- 7 Podiums, soit 4% de ses courses
- 29 arrivées dans le Top 6, soit 18% de ses courses
- 72 arrivées dans le Top 10, soit 45% de ses courses
- 48 abandons pour cause mécanique, soit 30% de ses courses
- 31 accidents ou sorties de routes, soit 19% de ses courses
- 7346 tours en course
- 44 tours en tête, soit 1% des tours qu'Herbert a parcourut
- 245 dans le Top 3, soit 3% des tours qu'Herbert a parcourut
- 1554 dans le Top 6, soit 21% des tours qu'Herbert a parcourut
- 4222 dans le Top 10, soit 57% des tours qu'Herbert a parcourut
- 87 tours durant lequel il a été le plus rapide, soit 1% des tours qu'Herbert a parcourut
Son niveau de performance Racecraft est donc de 27,47% ce qui le place pour point de comparaison aux standards actuels après Esteban Ocon et devant Alexander Albon
En Mode Qualif (soit Le meilleur tour du weekend de grand prix de formule 1), Herbert c’est :
- 243 Séances qualificatives tous formats confondus auxquelles il a participé sans avoir jamais réussi un meilleur temps.
Son niveau de performance en Mode Qualif est donc de 19,80% ce qui le place pour point de comparaison aux standards actuels après Sergio Pérez et devant Esteban Ocon
Herbert versus ses Coéquipiers c’est :
6 coéquipiers du top 100 :
- Michael Schumacher
- Mika Hakkinen.
- Rubens Barrichello
- Heinz-Harald Frentzen
- Eddie Irvine
- Jean Alesi
Un héritage de persévérance et de passion
En rétrospective, la carrière de Johnny Herbert, bien que marquée par des défis et des revers, incarne la persévérance, l’adaptabilité et l’amour du sport. Il a su rebondir après des blessures dévastatrices, exceller dans différentes disciplines de la course et devenir une figure respectée dans le paddock et au-delà. Même si l’accident de 1988 a peut-être empêché Herbert de réaliser tout son potentiel en F1, il reste dans les mémoires comme un pilote talentueux et un modèle de résilience pour les générations futures.
Son niveau de performance Globale atteint 34,23% ce qui le place pour point de comparaison aux standards actuels après Pierre Gasly et devant Alexander Albon
Voilà pour la carrière de Johnny Herbert ! La place que Herbert laisse dans l'histoire est la 85e position au panthéon des pilotes de formule 1
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À la prochaine pour la suite de cette incroyable aventure !
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